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    Une nuée ardente qui descend de la bouche du volcan Stromboli jusqu'à la mer le 3 juillet 2019. Le moment de l’explosion de Stromboli a été relevé par la caméra de Punta Labronzo, qui fait partie du réseau de surveillance géophysique du Laboratoire de géophysique expérimentale de l’Université de Florence, et surveille l’activité du volcan depuis des années. © La Repubblica, LGS - Laboratorio Geofisica Sperimentale

    Le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff tient très régulièrement depuis quelques années un blog qu’a mis à sa disposition Futura. Voici un extrait de ses commentaires à l'occasion de la spectaculaire éruption paroxysmique du 3 juillet 2019.

    « Le Stromboli (voir mon blog du 15/4/2019) a été le siège de deux importantes phases éruptivesexplosives dans l'après-midi du 3 juillet 2019. On rapporte une colonne de tephra (blocs, cendres) haute de 2 km, soit dix fois plus que les classiques projections, de bombes incandescentes, à 100-200 m de hauteur, de ce volcan. Une coulée de lave a dévalé la « Sciara del Fuoco ». Des incendies ont brûlé la végétation. Malheureusement, on déplore une personne tuée et une (plusieurs ?) autre blessée.

    Le Stromboli a déjà produit ce genre d'explosion mais assez rarement (les dernières en 2003, 2007). On sait prévoir une éruption mais il n'est pas possible pour l'instant d'en estimer l'intensité. Le volcan semble être revenu depuis à son niveau normal d'activité mais il faudra rester vigilant dans les jours à venir ».

    Des images de l'éruption du 3 juillet prise par une Webcam de surveillance en direct des bouches éruptives de Stromboli. © SkylineWebcams

    Toujours sur son blog, Jacques-Marie Bardintzeff  en signale deux autres qui rendent compte régulièrement de l'actualité volcanologique et donc, en l'occurrence, de l'éruption de Stromboli :

    Pour plus de renseignements techniques sur l'éruption du 3 juillet 2019, on peut consulter les communiqués de l'Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia (INGV) et du Laboratorio di Geofisica Sperimentale de l'Université de Florence.

    L'éruption de Stromboli vue de la mer. © Lucars46

    Actuellement en éruption avec des émissions de coulées de lave, l'accès au sommet du Stromboli n'est évidemment plus possible temporairement. Mais les progrès de la technologie, avec la prise d'images par des caméras CCD et le développement des drones volants, permettent à tout un chacun de vivre une expérience qui n'est pas très éloignée de celle que l'on peut vraiment faire sur place, comme l'auteur de ces lignes l'a constaté.

    Des extraits en 2D du documentaire-fiction Stromboli 3D, tourné il y a quelques années. © muviag, YouTube

    Les drones, en particulier, permettent d'obtenir des images des bouches éruptives du Stromboli avec une qualité et des angles de prises de vues que ne pouvait sans doute pas encore imaginer un Haroun Tazieff lorsqu'il a entamé sa carrière de volcanologue. On peut se faire une idée précise de l'endroit où l'explosion du 3 juillet s'est produite mais aussi de ce qui se serait passé si des touristes ou des imprudents, violant les règles d'accès au sommet, auraient subi ce jour-là grâce aux deux vidéos réalisées il y a quelques années pour le tournage d'un film.

    Des extraits du making-of de Stromboli 3D. On mesurera à l'aune de 2019 à quel point la traversée de la  « Sciara del Fuoco » dans cette vidéo est quasi suicidaire devant le danger potentiel

     

     

    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/volcan-video-impressionnante-stromboli-secoue-eruption-rare-violence-76731/#xtor=EPR-57-[ALERTE]-20190704

     

     


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    À l’aide d’un radar pouvant analyser le sous-sol d’une planète, les scientifiques ont détecté un immense réservoir d’eau glacée entourée de couches de sable sous la calotte glaciaire du pôle nord de Mars. Ce réservoir contient tellement de glace que s’il était fondu et amené à la surface, il submergerait la planète entière. « C’était même une surprise pour nous », a déclaré Stefano Nerozzi, l’auteur principal du nouveau document.

    Le réservoir massif a été détecté dans l’unité Cavi nordique de Mars, un gisement de plusieurs couches de glace d’eau mélangée à du sable qui s’est formé au cours de centaines de millions d’années. L’unité Cavi repose à environ 2 kilomètres sous le pôle nord martien et, avant la nouvelle étude, les scientifiques pensaient qu’elle était principalement composée de dunes de sable et contenait moins de 50% de glace d’eau en volume. Ces estimations reposent sur des observations visibles d’affleurements, qui ont révélé des quantités importantes de sables noirs mélangés à de petites quantités d’eau gelée.

    Mais à présent, les balayages radar en orbite suggèrent que l’unité Cavi contient plus de glace d’eau que de sable, ce qui en fait probablement le troisième plus grand réservoir d’eau de la planète rouge, suivie uniquement par les deux calottes glaciaires polaires.

    Ces nouvelles observations ont été effectuées par le Shallow Radar, ou SHARAD, à bord du Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA. SHARAD émet des ondes radar pénétrant la surface qui ont permis à l’équipe de Nerozzi de discerner les structures internes et la composition de l’unité cavi.

    Les observations ont révélé des dalles horizontales riches en glace, prises en sandwich par des couches alternées de sable. La répartition de la glace en eau variait de 61 à 88% en volume, ce qui signifie que l’unité cavi est principalement composée d’eau gelée. Comme indiqué dans le communiqué de presse, une fois fondu et remonté à la surface, « la glace polaire récemment découverte équivaudrait à une couche d’eau globale autour de Mars, d’une profondeur minimale de 1,5 mètre (5 pieds). ”Cela fait beaucoup d’eau.

    Les données de SHARAD ont montré que la fréquence et le volume des plaques de glace augmentaient avec la proximité du pôle nord. Par exemple, dans une région, les chercheurs ont détecté deux nappes de sable de plus de 40 km de large au-dessus d’une couche de glace d’une profondeur variant de 50 à 100 mètres.

    Selon le journal, ces structures enterrées sont les vestiges d’anciennes calottes glaciaires qui se sont contractées et qui ont été enterrées pendant les périodes chaudes. Par conséquent, cette unité de cavi contient un enregistrement historique du climat martien. Les couches de glace ressemblent aux anneaux d’un arbre et montrent la croissance et le retrait d’anciennes calottes polaires au fil des ans. Comme la Terre, Mars a connu plusieurs périodes glaciaires. Pendant les périodes chaudes, le sable enveloppait les calottes de glace réduites, les protégeant du soleil et empêchant à son tour la glace de s’évaporer dans l’atmosphère.

    « La seule hypothèse qui puisse concilier nos résultats et toutes les études précédentes est que l’unité cavi est constituée d’une alternance de couches de glace, de vestiges d’anciennes calottes polaires et de couches de sable, qui ont servi de couverture protectrice et ont empêché le retrait complet de la vieille région polaire. glace  » , a déclaré Nerozzi à Gizmodo. « C’est une autre grande surprise en soi, car cela signifie que nous avons un nouveau record inattendu de croissance et de recul de la calotte polaire dans le passé, qui remonte à des centaines de millions d’années. ”

     

    Avant la nouvelle étude, les scientifiques pensaient que les anciennes calottes glaciaires avaient été perdues, mais les données de SHARAD suggèrent le contraire.

    « Ces résultats sont significatifs, car ils témoignent des cycles climatiques passés dans la région nord polaire », a déclaré Matthew Chojnacki, scientifique en sciences planétaires à l’Université de l’Arizona, qui n’a pas participé à la nouvelle recherche, dans un courriel adressé à Gizmodo. « Pendant des dizaines de millions d’années, peut-être plus longtemps, le vent a accumulé d’énormes dépôts de sable qui ont été enterrés à plusieurs reprises avec divers niveaux de glace. Ces dépôts de glace intra-dunaires se produisent sur la Terre, mais je ne connais pas un aussi grand exemple que cette unité de cavi polaires nord sur Mars. ”

    La nouvelle découverte pourrait également nous en dire un peu plus sur la glace d’eau située ailleurs sur Mars, en particulier aux basses latitudes. Jack Holt, co-auteur de l’étude et chercheur à l’Université de l’Arizona, avait précédemment utilisé SHARAD pour confirmer la présence de glaciers massifs dans les latitudes moyennes martiennes, dont l’une est trois fois plus grande que Los Angeles. Ces glaciers sont presque entièrement composés de glace d’eau, mais ils sont masqués par des matériaux de surface.

     » De manière surprenante, le volume total d’eau enfermé dans ces dépôts polaires enfouis est à peu près le même que toute la glace d’eau connue pour exister dans les glaciers et les couches de glace enfouies aux basses latitudes sur Mars, et ils ont approximativement le même âge « , a déclaré Holt dans le communiqué de presse de l’Université du Texas.

    Pendant que nous apprenons que Mars contient une quantité énorme d’eau, ceci augure théoriquement bien plus pour les futurs colons ayant besoin du précieux liquide.

    « Les inlandsis pourraient être très purs, avec seulement quelques pour cent d’impuretés de poussière. Cependant, cette unité est enfouie sous une calotte glaciaire polaire d’une épaisseur maximale de 2 km, ce qui la rend difficile à atteindre », a déclaré Nerozzi. « Il serait beaucoup plus facile d’extraire de l’eau presque pure de la glace à la surface de la calotte polaire. Pour la rendre potable ou la transformer en carburant pour fusées, il faudrait filtrer les impuretés de la poussière et peut-être certains sels. ”

    Nerozzi continue d’étudier cette unité de cavi et utilise SHARAD pour lire les enregistrements de l’évolution passée de la calotte polaire. Compte tenu des données géologiques et climatiques disponibles, il pourrait même être en mesure de reconstituer l’ensemble de l’histoire de la formation du cavi.

    « Cela nous donnerait de précieuses informations sur la distribution de l’eau sur la planète dans le passé, et donc si une quantité d’eau liquide existait près de l’équateur et aurait pu soutenir la vie », a déclaré Nerozzi.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    https://www.laterredufutur.com/accueil/un-reservoir-deau-massif-decouvert-sur-mars-qui-pourrait-recouvrir-la-planete-entiere/?fbclid=IwAR0RgDqZSvYAc9bOGwt_cb1lTP4ZDuDXdrXzcc87fdlyj2uBodO61iK-HNQ


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    Équinoxes et solstices rythment traditionnellement le passage des saisons et marquent le jour de célébrations culturelles dans diverses civilisations depuis des millénaires. En astronomie, ils correspondent aussi à des événements particuliers.

     

    Au cours de l'année, la déclinaison du Soleil, à savoir l'angle entre le Soleil et l'équateur céleste (projection de l'équateur terrestre sur la sphère céleste) varie entre +23,5° et -23,5°, qui correspondent respectivement aux latitudes des tropiques du Cancer, dans l'hémisphère nord, et du Capricorne, dans l'hémisphère sud.

    Les équinoxes caractérisent les moments de l'année où la déclinaison apparente du Soleil est nulle. Autrement dit, le Soleil est précisément à la verticale au-dessus de l'équateur de la Terre. Quant aux solstices, ils définissent le passage du Soleil directement à la verticale au-dessus du tropique du Cancer ou du tropique du Capricorne, soit une déclinaison de + ou -23,5°.

    La durée du jour, une caractéristique des équinoxes et des solstices

    Ces événements astronomiques se produisent deux fois par an et sont inversés, comme les saisons, dans les hémisphères nord et sud. Ainsi, leséquinoxes ont lieu une première fois entre le 20 et le 22 mars, une seconde fois entre le 21 et 23 septembre. En France métropolitaine, l'équinoxe de mars est l'équinoxe de printemps (ou équinoxe vernal), celle de septembre est l'équinoxe d'automne.

     
    À l’équinoxe, le Soleil passe au zénith juste au-dessus de la tête d’un observateur (ou ici, du sommet d’un arbre) situé sur l’équateur. À midi, ses rayons ne projettent pas d’ombre. © Tau’olunga, Wikimedia Commons

    Pendant les équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l'est et se couche presque exactement à l'ouest. Étant au-dessus de l'équateur, il éclaire les hémisphères nord et sud de façon symétrique sur toute sa trajectoire. Les équinoxes se traduisent par une durée égale du jour et de la nuit (12 h), mais en pratique, le jour reste toujours un peu plus long, à cause notamment de la réfraction des rayons du Soleil par l'atmosphère, ceci même après qu'il ait basculé sous l'horizon.

    Les solstices se produisent une première fois le 20 ou le 21 juin, une seconde fois le 21 ou le 22 décembre. En France, le solstice de juin marque le solstice d'été. Le Soleil passe au zénith au-dessus du tropique du Cancer et éclaire l'hémisphère nord pendant une durée maximale : c'est donc le jour le plus long de l'année pour cette partie du globe. Le solstice de décembre correspond quant à lui au solstice d'hiver et au jour le plus court.

    Cela vous intéressera aussi

     

    Kézako : savez-vous d’où viennent les saisons ?  Chaque année comporte quatre saisons. Dans l’hémisphère nord il fait vraisemblablement chaud en été et froid en hiver. Mais d’où viennent ces variations cycliques de températures ? Unisciel et l’Université de Lille 1 nous dévoilent, avec le programme Kézako, les secrets des saisons terrestres. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/astronomie-solstice-equinoxe-difference-8599/#xtor=EPR-58-%5BWE%5D-20190622-%5BQR-Solstice-et-equinoxe-:-quelle-est-la-difference--%5D

     

     


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    L’atome et l’ion sont deux acteurs essentiels de notre vie quotidienne. Ils sont partout, tout le temps, mais les connaissez-vous réellement ? Retour sur un concept de base de la physique !

     

    Ces deux éléments n’auront plus de secret pour vous dès que vous aurez terminé la lecture de cet article !

    Qu’est-ce qu’un atome ?

    Pour une bonne différenciation, commençons par une définition. Qu’est-ce qu’un atome ? Il s’agit du composant essentiel à une substance sous toutes lesformes possibles (gazeuse, liquide ou solide). C’est donc la partie la plus petite d’un corps simple. Selon l’organisation des atomes, la substance possède diverses propriétés physiques ou chimiques.

    Si nous prenons du corps humain, les atomes interagissant entre eux forment desmolécules, qui elles-mêmes forment des cellules, les cellules forment les tissus, les tissus forment des organes et ainsi de suite jusqu’à la composition de notre corps. Tous les atomes sont composés d’un noyau dans lequel nous trouvons desprotons et des neutrons. Des électrons gravitent autour du noyau de l’atome. L’atome est indivisible, ce qui explique son nom qui vient du grec "atomos", cela signifie insécable.

    Qu’est-ce qu’un ion ?

    Un ion est tout simplement un atome qui porte une charge électrique. Les atomesen interagissant entre eux gagnent ou perdent au moins un électron. La charge électrique du proton est aussi intense que celle de l’électron. S’il gagne un électron, il perd alors la charge positive à l’intérieur du noyau de l’atome, le proton. On parle d'anion, c’est-à-dire un ion négatif. Au contraire, s’il perd un électron au profit du proton, on parle de cation, un ion positif. La détermination de l’interaction entre unélectron et un proton est donc essentielle pour en déterminer la charge électrique.

    En quoi ils se ressemblent / sont différents ?

     

    Un atome et un ion se ressemblent sur certains points. En effet, l’atome et l’ion partagent le même noyau comme nous l’avons vu dans la définition de l’atome. Peu importe la charge électrique, l’ion et l’atome ont le même nombre de protons. La différence entre ces deux éléments est déterminée à l’extérieur du noyau de l’atome. Tant que l’atome est électriquement neutre, il ne peut pas être qualifié d’ion. C’est lorsqu’il y a interaction avec d’autres atomes que les électrons interagissent avec les protons à l’intérieur du noyau. Ceci créant de l’électricité, positive ou négative, le terme ion entre en jeu.

     

     

    https://www.maxisciences.com/physique/quelle-est-la-difference-entre-un-atome-et-un-ion_art43236.html?utm_term=Autofeed&utm_campaign=maxisciences&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0W3E3rMDIQTd9lWhVUeN0ztnMn8ZBsu8AJ9Y0HXa0AQPbFCDUNQcJBAXw#Echobox=1558587976


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  •  https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/venus-venus-oceans-ont-rendue-inhabitable-36733/?fbclid=IwAR05T7BFRAaCbiwAIGw8bQyDWTkNIDvjs8vjQRyHa-cdle6Vl_cR_vQtjTM#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

     

     

    Image result for venus

     

    Aujourd'hui aride et brûlante, Vénus possédait pourtant jadis un océan, mais celui-ci s'est évaporé. Paradoxalement, c'est cet océan qui aurait entraîné sa propre disparition en ralentissant la planète avec ses marées. Résultat, Vénus met aujourd'hui 243 jours terrestres à effectuer une rotation sur son axe.

    Malgré son surnom de sœur jumelle de la terreVénus affiche un paysage particulièrement inhospitalier. Son atmosphère est composée de 96 % de dioxyde de carbone (comparé à 0,04 % sur la Terre) et des nuages d'acide sulfurique déferlent sur sa surface désertique où règne une température de 462 °C. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Certains modèles suggèrent ainsi que Vénus disposait autrefois d'un océan et de températures clémentes susceptibles d'accueillir la vie.

    Les marées ralentissent inéluctablement les planètes

     

    Malheureusement, l'océan de Vénus est peut-être ironiquement ce qui a causé sa perte, avance aujourd'hui une équipe de scientifiques de laNasa, de l'université de Bangor et de Washington dans une étude publiée dans le journal Astrophysical Journal Letters. Sur Terre, la dissipation de l'énergie des marées océaniques due à l'influence gravitationnelle de la Lune et du Soleil contribue ainsi au ralentissement de la vitesse de rotation de la planète. On estime ainsi que la Terre met 16 secondes de plus chaque million d'années pour effectuer une rotation autour de son axe. Il y a 400 millions d'années, un jour terrestre ne durait ainsi  que 22 heures

    Vénus, bien que ne possédant pas de lune comme la Terre, aurait pu être victime du même effet en raison de la force gravitationnelle du Soleil. Un effet qui aurait même été beaucoup plus puissant que celui à l'œuvre sur notre planète, puisque sa vitesse de rotation est particulièrement lente : un jour vénusien dure 243 jours terrestres, ce qui veut dire que n'importe quel point de sa surface est brûlé par le Soleil durant plusieurs jours.

    differentes simulations de l’océan vénusien et des conséquence sur la gravité. Profondeur de l’océan de 330 m (a) ; profondeur de l’océan de 830 m (b) ; l’amplitude des marées solaires (en mètres) avec la vitesse de rotation actuelle de Vénus (c) ou équivalent à 8 jours terrestres (d) ; la dissipation de l’énergie des marées en mW/mètre cube (e) et (f). © Mattias Green et al, Astrophysical Journal Letters, 2019 

    Une décélération très rapide

    À l'aide d'un modèle numérique, les chercheurs ont simulé l'effet des marées océaniques pour différentes profondeurs d'eau et des périodes de rotation croissantes, depuis 243 jours terrestres comme aujourd'hui jusqu'à 64, plus rapide que la Terre. D'après leurs calculs, la dissipation de l'énergie des marées varie ainsi de 0,001 GW à 780 GW selon les paramètres étudiés, la valeur maximale étant suffisamment grande pour ralentir la planète de façon conséquente. Celle-ci aurait ainsi pu décélérer de 72 jours tous les millions d'années (contre 16 secondes pour la Terre comme rappelé plus haut). De quoi expliquer la moitié de la variation de la longueur du jour observée sur Vénus, qui est actuellement d'environ 7 minutes au cours des 40 dernières années (le reste étant attribué à des mouvements atmosphériques, voir article ci-dessous). Ce ralentissement extrême aurait abouti à l’évaporation de l’océan et à la disparition de toute forme de vie.

     

    Cette étude montre en tout cas l'importance du rôle des marées sur la rotation d'une planète, appuie Mattias Green, principal auteur de l'étude et chercheur à l'université de Bangor. « Elle pourrait aussi permettre de déterminer l'habitabilité des exoplanètes accueillant un océan, dans la mesure où la vitesse de rotation influe aussi sur le climat », expose le chercheur.

     

    • Vénus, aujourd’hui très inhospitalière, aurait pu accueillir un océan il y a plusieurs milliards d’années.
    • Les marées engendrées par cet océan auraient paradoxalement abouti à sa propre disparition en ralentissant la vitesse de rotation de la planète.
    • Comme Vénus, la Terre tourne de moins en moins vite mais sa décélération est beaucoup moins rapide.

    Rotation de Vénus : pourquoi ralentit-elle ?

    La surveillance de la rotation de Vénus depuis des décennies montre qu'elle varie avec une tendance moyenne au ralentissement. Au moins une partie de ce ralentissement serait due au frottement d'une onde de gravité géante dans l'atmosphère de Vénus avec ses montagnes.

    La planétologie comparée nous permet de tester nos théories sur le fonctionnement de la Terre, aussi bien au niveau de la géophysique et de la géochimie interne qu'au niveau de la géophysique externe. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne la physique et la chimie des atmosphères et les enseignements que l'on peut en tirer pourraient être précieux pour mieux comprendre vers quoi le réchauffement climatique en cours va nous mener.

    L'étude de l'atmosphère de Vénus s'est révélée particulièrement surprenante lorsque l'on a découvert à partir des années 1960 qu'elle était en état de super-rotation. L'Homme s'en est rendu compte lorsque la vitesse de rotation de Vénus sur elle-même a été déterminée au radar depuis la Terre. Elle est particulièrement lente : un jour vénusien dure environ 243 jours terrestres. Or, les missions spatiales ont permis de mesurer les vitesses des vents dans son atmosphère. Ces derniers dépassent les 300 km/h, l'atmosphère fait ainsi le tour de Vénus en environ quatre jours, bien plus rapidement que ne tourne sur elle-même la planète, ce qui explique le terme de super-rotation utilisé pour qualifier son état.

    Vénus, notre mystérieuse voisine. Une planète étrange où le soleil se lève à l'ouest et se couche à l'est et où une journée dure quasiment une année terrestre. La mission Vénus Express de l'ESA (Agence spatiale européenne) a passé les huit dernières années à collecter des données pour permettre à la science d'en savoir plus sur l'atmosphère et le climat de la planète. Cet été, l'utilisation de la manœuvre d'aérofreinage a permis de détecter des vagues de pression dans l'atmosphère haute, inconnues jusqu'alors.

    La rotation de Vénus n'est pas simplement surprenante parce qu'elle est lente, elle l'est aussi parce qu'elle est dans le sens des aiguilles d'une montre, ce qui est à l'inverse de toutes les autres planètes du Système solaire ou presque (Uranus est aussi dans ce cas). On ne connaît pas bien l'origine de ce phénomène, mais tout comme on surveille les variations de la rotation de la Terre (ce qui est riche d'enseignements sur sa structure interne), on surveille celle de Vénus. On a ainsi mis en évidence depuis quelques années un ralentissement de cette vitesse de rotation.

    Une onde de gravité géante dans l'atmosphère de Vénus

    Une explication partielle de ce phénomène a peut-être été trouvée si l'on en croit un article publié dans Nature Geosciencepar une équipe de chercheurs franco-états-uniensT. Navarro et G. Schubert du Department of Earth, Planetary and Space Science, de l'université de Californie (Los Angeles), avec  leur collègue Sébastien Lebonnois duLaboratoire de météorologie dynamique. Les trois chercheurs se sont pour cela basés sur une découverte de la sonde Akatsuki de la Jaxa, l'Agence spatiale japonaise.

    Elle avait permis de mettre en évidence une sorte de vague géante, longue d'environ 10.000 kilomètres, dans l'atmosphère de Vénus. Elle serait l'équivalent des ondes de gravité parfois produites par l'écoulement des masses d'air au-dessus des montagnes sur Terre. Mais attention, le terme « gravité » fait ici référence à la nature de la force de rappel qui s'exerce quand un élément matériel, qu'il soit un petit volumed'air ou d'eau à la surface de la mer, a été déplacé de sa position d'équilibre et qu'il y est ramené en effectuant des oscillations à la manière d'un poids au bout d'un ressort. Ces ondes peuvent être progressives ou stationnaires comme celles, élastiques, dans une corde vibrante. Elles peuvent apparaître quand le front d'une masse d'air passe brutalement au-dessus d'un relief, par exemple une barrière montagneuse. Il ne s'agit donc pas des ondes gravitationnelles de la relativité générale qui, elles, sont liées à la déformation de l'espace-temps.

    D'après des simulations de l'atmosphère de Vénus effectuées par le trio de chercheurs, ce serait des frottements entre l'onde de gravité géante et les montagnes de Vénus qui ralentiraient sa vitesse de rotation et plus généralement qui produiraient des variations de cette dernière de l'ordre de deux minutes en ce qui concerne le temps mis pour effectuer cette rotation. Sur Terre, l'effet est nettement moins important car son atmosphère est nettement moins dense.

    Les variations observées sont de l'ordre de sept minutes, ce qui veut dire que d'autres phénomènes doivent être mis en jeu, comme d'autres processus d'interaction entre l'atmosphère de Vénus et sa surface.


    La rotation de Vénus est-elle en train de ralentir ?

    Actuellement, une journée sur Vénus durerait en moyenne 6,5 minutes de plus que lors des premiers relevés topographiques effectués par la sonde Magellan au début des années 1990. C'est l'instrument Virtis de la sonde Venus Express qui a mis en évidence cet intrigant ralentissement de la rotation de la sœur de la Terre. Plusieurs explications ont été avancées.

    Voilà plus de quarante ans que l'humanité envoie des sondes en direction de la planète Vénus. Pendant une dizaine d'années, ce sont les sondes russes qui nous en ont appris le plus sur la sœur infernale de la Terre. Bien que des images de sa surface nous soient parvenues dès les années 1970, ce n'est qu'au début des années 1980 que les plus belles ont été obtenues.

    Lancées respectivement le 30 octobre 1981 et le 4 novembre 1981, les sondes Venera 13 et Venera 14 ont traversé l'atmosphère de Vénus en mars 1982 pour nous offrir des panoramas dont on ne prend toute la mesure qu'aujourd'hui, grâce à des techniques plus modernes de traitement des images.

    Les sondes à la découverte de Vénus

    Lors de la mission Venera 13, un robot mécanique avait même prélevé un échantillon du sol pour une analyse sur place, révélant la présence de roches basaltiques semblables à celles trouvées sur les fonds marins terrestres, avec une concentration élevée de potassium. L'analyse fut rapide, bien sûr, car, comme pour toutes les sondes ayant atterri dans la fournaise vénusienne, l'électronique de bord n'a pas résisté longtemps à la chaleur.

    L'année suivante, en 1983, les sondes Venera 15 et Venera 16 s'élancent à leur tour en direction de Vénus. Équipées d'un radar de 6 mètres de long sur 1,4 m de large, elles ont permis de dresser des cartes de la planète avec une résolution de 2 km.

     
    Des vues de la surface de Vénus prises par la sonde Venera 13. © Don P.Mitchell

    Il faudra attendre l'arrivée de la sonde américaine Magellan au début des années 1990 pour faire mieux. La résolution atteinte par le radar de Magellan atteindra parfois une centaine de mètres seulement et une impressionnante carte en 3D tirée des observations de la sonde permettra par la suite de proposer des survols virtuels desvolcans vénusiens, devenus célèbres.

    De nos jours, la sonde européenne Venus Express a repris le flambeau des études de la sœur jumelle de la Terre. C'est en analysant tout dernièrement les données en infrarouge fournies par son instrument Virtis que Nils Müller, un planétologue, a fait une intrigante constatation.

    Virtis peut voir à travers les nuages denses de Vénus et donc observer la topographie de la planète. Le chercheur a constaté un décalage d'environ 20 km entre les longitudes des cartes des émissions infrarouge obtenues et celles attendues en se fondant sur les données fournies par Magellan, comme il l'explique avec des collègues dans une publication du célèbre journal Icarus.

    Une animation montrant la rotation de Vénus.

    Pour les planétologues, cela indique que la rotation de Vénus sur elle-même est plus lente aujourd'hui qu'elle ne l'était au début des années 1990. Un jour sur Vénus dure un peu plus de 243 jours terrestres et il semble maintenant que cette durée ait augmenté de 6,5 minutes. Ce qui peut sembler faible mais pour une planète comme Vénus et sur une aussi courte période de temps, la variation est considérable.

    L'effet des courants atmosphériques ou la gravité de la Terre ?

    Pour le moment, il est difficile de savoir s'il s'agit d'une tendance générale ou d'une simple phase transitoire de ralentissement de la rotation de Vénus. On sait que sur Terre, en fonction des saisons et des courants océaniques et atmosphériques, la vitesse de rotation de la Terrechange aussi, mais seulement de quelques millisecondes.

    Il est vrai que sur Vénus, dont l'atmosphère a été découverte en 1761 par le polymathe russe Mikhaïl Lomonossov, l'atmosphère est bien plus dense que sur Terre. Elle est aussi en super-rotation car elle accomplit un tour de la planète en seulement quatre jours terrestres. Comme les vents y soufflent à des vitesses atteignant 360 km/h, les forces de frottement entre les courants atmosphériques et la surface de la planète sont bien plus considérables que sur Terre. Cela pourrait contribuer à ralentir la rotation de Vénus avec des transferts de moment cinétique. Certains modèles climatiques font d'ailleurs intervenir des changements cycliques sur plusieurs décennies. Des analogies avec la rotation de la Terre mais à une échelle différente pourraient expliquer ces observations.

     

    Il se pourrait également que des transferts de moment cinétique interviennent entre la Terre et Vénus lorsqu'elles sont proches l'une de l'autre. En tout état de cause, la prise en compte de ce phénomène est importante pour sélectionner et atteindre de futurs sites d'atterrissage de sondes.

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