• LA DOBUTAMINE

    POURQUOI VOUS PROPOSE-T-ON UNE ÉCHOGRAPHIE CARDIAQUE DE STRESS À LA DOBUTAMINE ?

    Le ventricule gauche (une des 4 cavités du cœur) se contracte pour propulser le sang oxygéné (qui vient des poumons) dans l’aorte et nourrir les différents organes. Pour fonctionner correctement, le ventricule gauche reçoit lui-même du sang oxygéné grâce à des artères, les artères coronaires. Si une ou plusieurs de ces artères sont « encrassées » (présence de plaques d’athérome), le sang passe plus difficilement. Cela peut toutefois suffire à assurer le bon fonctionnement du ventricule gauche au repos, mais lorsque la demande devient importante (quand on fait un effort par exemple) elle n’est plus assurée correctement par la ou les coronaires malades et la contraction du ventricule gauche devient anormale.

    L’échographie cardiaque de stress est un examen utilisé pour étudier la contraction du ventricule gauche sous perfusion d’un médicament visant à reproduire les conditions de l’effort. La machine utilisée est un appareil d’échographie. Comme pour une échographie transthoracique de repos, on utilise un capteur ultrasonore (appelé sonde ou transducteur) qui est posé sur votre thorax et qui émet et reçoit des ultrasons à la manière d’un sonar utilisé par les navigateurs. La particularité de l’examen tient à l’enregistrement de la contraction du ventricule gauche pour différentes fréquence cardiaques ‘au cours de l’examen, le cœur est de plus en plus rapide). L’objectif est de mettre en évidence le territoire du ventricule gauche insuffisamment irrigué par une artère coronaire dont le calibre est rétréci par l’athérosclérose.

     

    RÉALISATION DE L’ÉCHOGRAPHIE DE STRESS À LA DOBUTAMINE

    • La préparation

    Vous pouvez manger et boire normalement. Les médicaments qui sont autorisés avant la réalisation de l’examen vous seront précisés par votre médecin traitant. Le point important porte sur la prise des médicaments prescrits habituellement pour prévenir la survenue de douleurs d’angine de poitrine. Le traitement bêtabloquant qui ralentit la fréquence cardiaque (par exemple TENORMINE, SELOKEN, SECTRAL, LOPRESSOR…) est dans la majorité des cas arrêté au moins 24 heures avant l’examen, dans des conditions particulières qui sont spécifiées par le médecin qui a prescrit l’examen. Aucun sédatif n’est nécessaire. Vous serez éveillé pendant l’examen afin de préciser la survenue éventuelle d’une sensation inhabituelle (palpitations, douleur d’angine de poitrine, essoufflement…) Dans le cadre d’un stress sous dobutamine, une perfusion est mise en place, visant à injecter le médicament qui reproduit les conditions d’un effort.

    • Le lieu de l’examen

    Dans le laboratoire d’échocardiographie, équipée pour effectuer d’éventuels gestes de réanimation, précaution indispensable lorsque votre médecin suspecte la présence d’un rétrécissement du calibre des artères du cœur. Il s’agit en fait de conditions strictement identiques à celles qui sont nécessaires lors de la réalisation d’un électrocardiogramme d’effort.

    • La durée de l’examen

    L’examen dure 20 à 25 mn, sauf cas particulier. Cependant, la réalisation préalable d’une échographie transthoracique, la mise en place éventuelle d’une perfusion allongent la durée de l’examen qui dure en totalité environ 1h.

    • Les modalités de l’examen

    A votre arrivée, quelques questions vous seront posées concernant votre identité, vos symptômes récents, les antécédents cardiovasculaires. La survenue récente d’une douleur dans la poitrine ou d’un érythème cardiaque doit être signalée. Après la mise en place de la perfusion, des électrodes seront placées sur votre thorax et sur vos bras afin de surveiller de façon continue votre rythme cardiaque grâce à un électrocardiogramme.

    Votre position habituelle lors de l’examen, que vous choisirez la plus confortable possible, est couchée sur le côté gauche. Il est normal que, pendant l’examen, vous ressentiez des palpitations qui correspondent à l’accélération du rythme cardiaque induit par la perfusion du médicament. Il est également possible que vous ressentiez une sensation de souffle court, qu’il faudra alors signaler au médecin. La survenue d’un autre symptôme quel qu’il soit, en particulier une douleur d’angine de poitrine qui vous rappelle celle pour laquelle vous avez été adressé, doit immédiatement être signalée afin qu’un traitement spécifique vous soit administré.

    A la fin de l’examen, vous devez garder la position de l’examen pendant quelques minutes, afin que le médecin puisse surveiller l’électrocardiogramme et la fonction du muscle cardiaque, après l’arrêt de la perfusion du médicament. Il est fréquent qu’un médicament « antidote » soit injecté à la fin de l’examen, afin de restaurer au plus vite un rythme cardiaque normal. Après l’examen, aucun symptôme ne doit être présent à la fin de la perfusion. Dans le cas où une arythmie cardiaque (palpitations) ou une douleur d’angine de poitrine serait survenue pendant l’examen, un traitement spécifique vous aura été administré faisant disparaître le symptôme en quelques secondes ou quelques minutes. La perfusion est rapidement ôtée et vous pouvez rejoindre votre domicile ou votre lit d’hospitalisation après qu’un électrocardiogramme aura été enregistré afin de vérifier le retour au tracé de base.

    Cet examen est important pour la prise en charge de votre maladie. N’hésitez-pas, lors de votre arrivée au laboratoire, à demander des informations complémentaires au médecin qui réalisera l’examen.

     

    L’ÉCHOGRAPHIE CARDIAQUE DE STRESS À LA DOBUTAMINE COMPORTE-T-ELLE DES RISQUES ?

    Des incidents bénins sont possibles, tels que palpitations ou douleurs thoraciques cédant rapidement par l’arrêt de l’injection du médicament.

    Des incidents plus sérieux surviennent rarement : dans environ 1 à 1.5% des cas lors de la perfusion de médicaments pour simuler l’effort ; il s’agit surtout de problèmes de douleurs prolongées dans la poitrine ou de trouble du rythme cardiaque, nécessitant rarement une intervention urgent (ce qui explique la présence du matériel de réanimation).

     

    QUELS BÉNÉFICES PEUT-ON ATTENDRE DE L’ÉCHOGRAPHIE CARDIAQUE DE STRESS À LA DOBUTAMINE ?

    Cet examen qui reproduit les conditions de survenue d’une douleur d’angine de poitrine permet de localiser de façon précise le territoire du muscle cardiaque insuffisamment irrigué. Il permet aussi de mettre en évidence un territoire du muscle ne fonctionnant pas normalement à l’état de repos, mais qui pourrait s’améliorer grâce à une intervention thérapeutique spécifique. Ce territoire présente, de fait, une « réserve » qui permet de prédire la normalisation de la fonction du muscle cardiaque après que l’artère qui l’irrigue aura bénéficié d’un traitement spécifique (médicament, dilatation par ballonnet, pontage).

     

    Pour mieux comprendre

    La post-charge : c'est la force contre laquelle le coeur doit lutter pour éjecter le sang à chaque systole ventriculaire. Elle peut être appréciée par la résistance à l'injection du ventricule gauche. Lorsqu'elle est augmentée de façon importante et prolongée, elle peut entraîner une insuffisance cardiaque.

    Les effets physiologiques

    • Cardiaques : Les effets sont liés essentiellement à l'activation des récepteurs bêta1. Ils sont rapidement masqués par l'effet dominant alpha sur les vaisseaux.

      L'effet inotrope positif existe mais n'a pas de traduction en terme d'augmentation du débit cardiaque.

      L'effet chronotrope se traduit le plus souvent par une bradycardie réflexe à l'hypertension artérielle.

      La MVO2 augmente de façon importante sans augmentation du débit cardiaque mais du fait d'une augmentation de la post-charge.

      L'effet dromotrope négatif peut donner des troubles de la conduction.

    • Vasculaires : La noradrénaline entraîne une vasoconstriction intense intéressant l'ensemble du système artériel et veineux. Cet effet est dose dépendant.
    • Métaboliques : Les effets métaboliques de la noradrénaline sont beaucoup moins marqués que ceux de l'adrénaline : l'hyperglycémie est peu importante.
    • Périphériques : La vasoconstriction des extrémités peut entrainer des lésions ischémiques irréversibles avec un risque de nécrose distale.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :