Elle était redoutée depuis quelques jours et est maintenant clairement installée, cette vague de chaleur exceptionnelle et jamais enregistrée en France fait suffoquer une grande partie de l'Europe. Les températures dépassent des records et sont difficilement supportables pour la saison.

Cette vague de chaleur trouve son explication dans la remontée d'une masse d'air très chaud qui provient directement du coeur du Sahara comme en témoigne sa trajectoire modélisée ci-dessous. Il s'agit d'une masse d'air humide qui est beaucoup moins supportable qu'une masse d'air sec, plus étouffante encore.

mais vu pour un fin de mois de juin, de nombreux records de chaleur sont déjà battus.

Rappelons qu'en juin 2017, une canicule avaient affecté une grande partie de la France avec des températures qui ont atteint jusqu'à 39°C dans les Landes et les Charentes. Et pourtant, la canicule à venir devrait être encore plus oppressante : « La température la plus élevée et la plus fiable enregistrée à cette période est de 41,5 °C le 21 juin 2003 à Lézignan-Corbières dans l'Aude, explique Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France sur le site Weather Underground. Je pense que nous pourrions atteindre au moins 43 °C voire 44 °C ou 45 °C avec cette prochaine vague de chaleur. » Dans tous les cas, la barre des 40°C sera certainement dépassée dans le sud-est de la France.

Après un week-end déjà chaud, lundi les températures ont grimpé pour atteindre 35 °C à 40 °C, puis la chaleur s'est intensifiée mercredi et jeudi avec un pic de chaleur atteint jeudi puis vendredi.

La température la plus chaude jamais enregistrée en France était de 44,1 °C le 12 août 2003 à Saint-Christol-les-Alès & Conqueyrac (Gard), au moment de la tristement célèbre canicule de 2003. Les températures suivantes les plus chaudes ont également été observée durant la même période : 44 °C le 6 août 2003 à Conqueyrac (Gard) et 43,9 °C le 4 août 2003 à Saint-Géry (Lot) selon les données de Météo-France.
Ce record vient d'être battu vendredi 28 juin 2019 avec 45,9 °C relevé à Gallargues-le-Montueux, à l'ouest du Gard, à 16 h 20 ! Jamais la barre des 45°C n'avait été franchie dans les annales météo!

Chronologie de la canicule

 Lundi 24 juin, 53 départements étaient placés en vigilance orange par Météo-France.

Mardi 25 juin, 65 départements étaient placés en vigilance orange par Météo-France.
Le brevet des collèges a été reporté de quelques jours.
Records mensuels battus à Embrun avec 34°C (33.9°C le 23/06/2005) ainsi qu'à Carpentras avec 38,8°C (38.3°C le 30/06/2

Mercredi 26 juin :

• 78 départements étaient placés en vigilance orange par Météo-France
• La circulation alternée entre en vigueur dans l'agglomération parisienne (le périmètre à l'intérieur de l'A86). De plus, une interdiction de circuler concernera tous les véhicules ayant des vignettes Crit'Air 3, 4 et 5.
• Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a battu son record absolu de température avec 40,9°C.
• Superbesse (1287 m ; Puy-de-Dôme) a battu son record absolu de température avec 33,7°C.
• Le Tour (1500 m ; Haute-Savoie) a battu son record absolu de température avec 31,1°C.
• Selon Météo-France, il n'avait jamais fait aussi chaud à l'échelle du pays en juin que cet après-midi ! Moyennée sur toute la France, la température maximale a atteint aujourd'hui 34,9°C, battant le précédent record de 34,3°C datant du 30 juin 1952.

Jeudi 27 juin

• 76 départements sont en vigilance orange et 4 départements (Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault et Vaucluse) sont en vigilance rouge, une première !
• Record de chaleur de la masse d'air au dessus de Paris avec 25°C à 850 hPa
• Record absolu de chaleur battu à La Rochelle : 40,5°C.

• Rappelons que la canicule de juin 2017, moins forte que celle attendue, avait affecté 56 millions de personnes mais aussi entraîné la mort de 580 personnes, un bilan lourd.

  En effet, les vagues de chaleur sont particulièrement dangereuses lorsqu'elles se produisent tôt en été, avant que les gens n'aient eu le temps de s'adapter à la chaleur saisonnière. Explications d'un rapport de 2015 de l'Organisation météorologique mondiale et de l'Organisation mondiale de la santé sur les canicules et la santé : « La fréquence des vagues de chaleur semble avoir un effet notable sur le niveau de mortalité. Il a été démontré que les vagues de chaleur survenant au début de l'été étaient associées à des impacts plus importants sur la mortalité dans la même population que des vagues de chaleur ultérieures à des températures comparables ou plus élevées (Hajat et al., 2002; Kinney et al., 2008; Anderson et Bell, 2011). L'effet des températures élevées tard en été est parfois atténué après une vague de chaleur précoce.(...) En Europe, les vagues de chaleur survenues en juin entraînent une mortalité relativement élevée par rapport à l'été."

• Pollution de l'air