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Par Edelvess le 6 Mai 2020 à 23:18
VOÛTE CÉLESTE - On utilise ce terme lorsque la pleine Lune coïncide avec le passage de notre satellite au plus près de la Terre, la rendant ainsi un peu plus imposante qu'à l'ordinaire dans le ciel. Un spectacle que vous pourrez admirer dans la nuit du 7 au 8 mai.
Jeudi soir, une super-Lune trônera majestueusement dans le ciel étoilé. En regardant par la fenêtre ou depuis votre jardin, confinement oblige, le disque lunaire apparaîtra alors un peu plus gros et brillant que lors d'une pleine Lune classique. En principe, on considère que son disque est alors environ 14% plus grand et 30% plus brillant. A l’œil nu, la différence sera à peine perceptible. En utilisant des jumelles ou un petit télescope, ce spectacle céleste sera de fait bien plus saisissant. De quoi égayer en tout cas un peu votre quotidien en cette période difficile.
Pour entrer dans la catégorie "super-Lune", la sœur jumelle de la Terre doit être à la fois dans sa phase pleine et à son périgée, c’est-à-dire au moment où elle passe au plus près de notre planète. De fait, nous l'avons tous appris à l'école, la Lune effectue le tour de la Terre en 29,5 jours. Ce qu’on sait moins, c’est que l’orbite qu’elle décrit autour de notre planète n’est pas un cercle parfait (on dit qu’elle est elliptique). Par conséquent, la distance qui sépare la Terre et la Lune oscille entre 356.410 kilomètres et 406.740 kilomètres (le point de son orbite le plus éloigné de la Terre, qu’on appelle l’apogée). Le terme "super-Lune" a été inventé en 1979 par Richard Nolle, un astrologue et non pas un astronome. Même si la Nasa l'a admis depuis longtemps, il continue néanmoins de faire débat au sein de la communauté des astronomes. Selon la définition admise par l'agence spatiale américaine, l’appellation "super-Lune" s’applique quand la distance entre la Terre et sa petite sœur est inférieure à 363.000 kilomètres.
Jeudi 7 mai, à 12h45 pétantes (heure de Paris), le satellite naturel de notre planète entrera dans sa phase pleine. Quelques heures plus tard, à la nuit tombée (aux alentours de 21h15), il se trouvera alors à seulement 362.800 kilomètres de nous, d'après les calculs du site Heavens-above.com. Cette super-Lune sera la dernière de l'année, après celles du 9 mars et du 7 avril. Pour en voir une nouvelle, il faudra patienter jusqu'au 27 avril 2021. Ainsi, si le ciel est suffisamment dégagé, il sera possible d'admirer les fameuses mers lunaires. En période de pleine Lune, on les distingue aisément à l’œil nu depuis la Terre. En dépit de leur appellation, elles n’ont jamais abrité d’eau. Ces immenses tâches, de couleur sombre, sont en fait de vastes plaines de roches basaltiques, qui couvrent près du tiers de la surface visible de la Lune. Ces immenses bassins sont en fait les reliquats des flots de lave qui se trouvaient à la surface du satellite naturel de la Terre au début de la formation du Système solaire, il y a 4,5 milliards d'années.
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Par Edelvess le 30 Avril 2020 à 14:18
L'humanité n'aurait rien à voir dans cet événement, que ce soit la formation du trou ou sa fermeture.
À l’aube du printemps 2020, il y a quelques mois, les scientifiques ont relaté la formation de l’un des plus vastes trous jamais repérés dans la couche d’ozone, au niveau du Pôle Nord. Il était d’ailleurs, de base, très inhabituel : le trou dans la couche d’ozone fait d’ordinaire référence à celui qui se forme régulièrement au-dessus de l’Antarctique, au Pôle Sud. Évidemment, l’Arctique, au Nord, n’échappe pas non plus à ce trou, mais il advient de manière plus légère, moins fréquente. C’est là où celui qui s’est formé autour du début du printemps était anormal : il a atteint une superficie record, autour de 600 000 kilomètres carrés.
Ce trou dans la couche d’ozone s’est toutefois refermé en cette fin avril, comme l’a annoncé l’équipe de surveillance satellitaire Copernicus. Que sait-on sur cet étonnant phénomène
LES CYCLES LOCAUX ONT REFERMÉ LE TROU
Faut-il voir un lien entre la fin de ce trou dans la couche d’ozone et, par exemple, la réduction des émissions de gaz à effet de serre due aux 3 milliards d’êtres humains confinés chez eux et aux industries à l’arrêt ? Alors même que ce questionnement revenait énormément sur les réseaux sociaux en réponse à l’annonce de la disparition du trou, l’équipe de Corpernicus a tenu à préciser que « Covid-19 et les confinements qui y sont liés n’ont probablement rien à voir avec cela ». Bien qu’à l’ère de l’anthropocène de nombreux événements climatiques soient causés par l’être humain, cela ne concerne pas non plus tous les phénomènes terrestres.
Il faut en effet bien dissocier le trou dans la couche d’ozone d’origine anthropogénique (causé par l’humanité) de celui qui relève d’une conjonction de facteurs variés — y compris naturels. Comme nous l’indiquions au début de cet article, il y a une distinction assez marquée entre le Pôle Sud et le Pôle Nord. Au Sud, le trou dans la couche d’ozone est — par consensus scientifique dorénavant factuel — causé par les produits toxiques que l’humanité a laissés s’échapper dans l’atmosphère pendant des décennies par de mauvaises pratiques. C’était d’ailleurs la raison d’être du Protocole de Montréal en 1989 : stopper net l’émission de ces substances toxiques pour laisser le Pôle Sud « guérir ». Au Nord, l’impact de l’humanité est clairement moins important — même s’il n’est pas non plus totalement négligeable puisque les émissions toxiques fragilisent l’atmosphère terrestre dans son ensemble.
Le trou exceptionnel qui s’est formé et refermé dans l’atmosphère du Pôle Nord au cours du printemps 2020 était quant à lui causé par un « vortex polaire », sorte de tourbillon provoquant une dépression d’air froid. Cela occasionne une chute d’ozone. Le trou dont il est ici question a été causé par un vortex polaire non seulement très fort, mais aussi particulièrement persistant. Le trou s’est refermé en raison des cycles atmosphériques locaux, tout simplement, et non pas en raison d’une quelconque action ou inaction de l’humanité. En tout cas pour les scientifiques de Copernicus, un tel phénomène « n’adviendra probablement pas à nouveau l’année prochaine ».
Cette fermeture de ce trou inhabituel n’est donc pas le résultat d’une « guérison à long terme » de l’atmosphère terrestre. Cela étant, il faut en profiter pour rappeler, comme le fait l’équipe de Copernicus, que les dernières études en date montrent que le protocole de Montréal est en train de porter ses fruits : au-delà de cet épisode exceptionnel au-dessus de l’Arctique, la couche d’ozone est réellement en train de guérir là où elle est le plus atteinte par l’humanité, à savoir au Pôle Sud.
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Par Edelvess le 21 Avril 2020 à 13:20
Même si de prime abord, on ne s'en aperçoit pas vraiment, notre petite planète bleue et donc nous avec, nous déplaçons très vite dans l'espace. En l'espace d'une seconde, vous avez déjà parcouru des dizaines de kilomètres dans le Système solaire. Mais ce n'est pas tout : nous bougeons dans la galaxie et celle-ci fonce à travers l'univers local...
À quelle vitesse tourne la Terre sur elle-même ?
Tout d'abord, voyons notre déplacement à la surface de la Terre par rapport à son centre. En France métropolitaine, en raison de la tectonique des plaques, on parcourt en moyenne un centimètre par an vers l'est. L'Afrique quant à elle remonte de 2 centimètres par an vers le nord. Mais le record revient à la plaque pacifique qui avance d'environ 10 centimètres par an vers le nord-ouest.
Autre mouvement à prendre en compte : la rotation de la Terre sur elle-même. Aux latitudes de la France, elle est d'environ 1.100 kilomètres par heure. Aux pôles, elle tombe à seulement 3 kilomètres par heure tandis qu'à l'équateur (40.000 kilomètres en 24 heures), elle atteint 1.600 kilomètres par heure. À noter que notre planète tourne moins vite sur elle-même qu'il y a plusieurs centaines de millions d'années.
Quelle est la vitesse de la Terre autour du Soleil ?
Autour du Soleil, cela va beaucoup plus vite. Comme chacun sait, la période de révolution de notre planète d'origine est de 365 jours et 6 heures. Une année donc pour boucler son orbite elliptique autour du Soleil (un circuit presque circulaire), long d'environ 940 millions de kilomètres. Autrement dit, la Terre et nous tous avec elle, fonçons à 107.000 kilomètres par heure en moyenne (29,78 kilomètres par seconde). Nous parcourons ainsi pas moins de 2,6 millions de kilomètres par jour.
À quelle vitesse nous déplaçons dans la Voie lactée ?
Mais ce n'est pas fini. La Terre, comme tous les autres corps du Système solaire, gravite autour de son étoile le Soleil... lequel se déplace autour du bulbe galactique, aux côtés de centaines de milliards d'autres étoiles. Il lui faut ainsi environ 230 millions d'années pour faire le tour de notre galaxie (le Soleil est situé à environ 26.000 années-lumière du centre de notre galaxie dont le diamètre est de 100.000 années-lumière). Depuis qu'il est né, il y a 4,6 milliards d'années, le Soleil aurait ainsi déjà effectué 20 révolutions. Selon les sources, sa vitesse moyenne dans la Voie lactée oscille entre 720.000 kilomètres par heure (200 km/s) et 900.000 kilomètres par heure (250 km/s).
À quelle vitesse nous déplaçons-nous dans l’univers local ?
Enfin, notre galaxie et toutes les autres se déplacent dans le cosmos. La Voie lactée et sa voisine la Galaxie d'Andromède -- située à environ 2,5 millions d'années-lumière -- s'attirent mutuellement. Nous fonçons ainsi vers elle à environ 400.000 kilomètres par heure (112 km/s). À ce rythme, les deux galaxies devraient entrer en collision dans 3 à 4 milliards d'années -- une fusion qui donnera naissance à l'Androlactée.
Rien n'est immobile. Notre amas de galaxies local se déplace lui aussi relativement à d'autres. Nous parcourons ainsi chaque heure quelque 2,1 millions de kilomètres en direction de l'amas de galaxies de la Vierge. Et l'immense groupe de galaxies se déplace à travers le grand continent galactique auquel nous appartenons : Laniakea.
À noter que les valeurs indiquées varient un peu selon les sources et peuvent encore changer avec les progrès des observations
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Par Edelvess le 7 Avril 2020 à 19:06
Installée en l'an 1410, cette horloge extérieure géante du centre-ville de Prague tourne depuis plus de 600 ans, et est la plus ancienne horloge astronomique au monde toujours en activité
Une horloge astronomique est une horloge qui affiche l'heure ainsi que des informations relatives à l'astronomie.
De façon générale, le terme fait référence à toute horloge qui affiche, en plus de l'heure, des informations astronomiques. Parmi celles-ci : les positions relatives du Soleil, de la Lune, des constellations du Zodiaque, les planètes les plus brillantes, ainsi que toutes sortes d'informations cycliques comme la durée du jour et de la nuit, l'âge et la phase de la lune, la date des éclipses (par l'indication des nœuds lunaires), de Pâques et d'autres fêtes religieuses, la date et l'heure des marées, l'heure solaire, le temps sidéral, la date des solstices, une carte du ciel, etc. Les horloges astronomiques sont parfois agrémentées de toutes sortes de symboles religieux, culturels, artistiques ou scientifiques, voire d'automates.
Les horloges astronomiques les plus anciennes représentent le système solaire selon un modèle géocentrique. Le centre du cadran comporte alors un disque ou une sphère représentant la Terre. Le soleil est souvent représenté par une sphère dorée tournant autour de la terre une fois par jour sur un cadran 24 heures. Cette représentation s'accorde à la fois à l'expérience de tous les jours et à la vision philosophique du monde en Europe pré-copernicienne.
Le modèle héliocentrique a été admis en Occident à partir de la fin du xviie siècle, quand les travaux de Newton sont venus confirmer les observations de Copernic et de Galilée.
Les horloges astronomiques ne doivent pas être confondues avec les régulateurs astronomiques, d'anciennes pendules utilisées dans des observatoires, de grande précision mais parfaitement classiques.
Histoire
Même s'il ne s'agit pas d'une horloge dans le sens traditionnel du terme, la Machine d'Anticythère en Grèce, au iie siècle av. J.-C., est capable de calculer les positions du soleil, de la lune et des étoiles à l'aide d'un jeu complexe d'engrenages1. Selon Cicéron, au ier siècle av. J.-C., Archimède et Posidonios construisent également des machines effectuant ces opérations2.
La tour des Vents d'Athènes, ou horloge d'Andronicos, située sur l'Agora romaine, est la plus ancienne horloge astronomique hydraulique (1er siècle ap. J.-C.) dont le bâtiment et les traces du mécanisme subsistent encore aujourd'hui. D'autres horloges semblables furent construites dans diverses grandes villes de l'Empire Romain.
Au xie siècle sous la dynastie Song, l'horloger, ingénieur et astronome chinois Su Song conçut une horloge astronomique hydraulique pour la tour-horloge de Kaifeng. Su Song y incorpora un mécanisme d'échappement et la plus ancienne transmission par chaîne sans-fin connue. À la même époque, les astronomes et ingénieurs musulmans construisirent de nombreuses horloges astronomiques relativement précises pour leurs observatoires3, comme le château-horloge (en) (une horloge astronomique hydraulique) d'Al-Jazari en 12064, ou l'horloge astrolabique d'Ibn al-Shatir au début du xive siècle5.
Les premiers développements d'horloges mécaniques en Europe ne sont pas bien connus, mais il semblerait que vers 1300 - 1330, il en existe (alimentées par des poids plutôt que par de l'eau et utilisant un échappement) pour deux buts principaux : informer (chronométrage des services religieux et des événements publics) et modéliser le cosmos. Ce dernier but semble provenir des astrolabes, utilisés alors par les astronomes et astrologues, auxquels est appliqué un mécanisme d'horloge. Selon le médiéviste Lynn White Jr., les premières horloges européennes sont moins des chronomètres que des expositions du cosmos, leur origine remontant aux planétaires, équatoires et astrolabes à engrenages6. Ce point de vue est contesté par d'autres historiens comme Jacques Le Goff, qui soulignent l'importance croissante du rythme du temps pour les populations urbaines, notamment pour les élites politiques, marchandes ou religieuses.
Les horloges astronomiques de Richard de Wallingford à St Albans pendant les années 13307 et de Giovanni Dondi à Padoue entre 1348 et 1364 furent des chefs-d'œuvre du genre. Elles n'existent plus, mais on en connaît des descriptions détaillées. L'horloge de Wallingford aurait mis en scène le soleil, la lune (âge, phase et nœuds), les étoiles et les planètes, ainsi qu'une roue de Fortune et un indicateur des marées au pont de Londres. L'Astrarium de Dondi est une construction à sept faces comportant 107 parties mobiles, indiquant les positions du soleil, de la lune et des cinq planètes connues alors, ainsi que les fêtes religieuses. Ces premières horloges sont probablement moins précises que les souhaits de leurs concepteurs. La fabrication des engrenages nécessaires était au-delà des capacités de l'époque. De plus, avant le xvie siècle, leur mécanisme de mesure du temps repose sur un simple échappement foliot, qui possède une erreur d'au moins une demi-heure par jour.
Les horloges astronomiques étaient construites comme pièces de démonstration ou d'exposition, aussi bien pour impressionner que pour informer. Du fait de leur complexité, les horlogers ont continué à en produire pour montrer leurs compétences techniques ainsi que la richesse de leurs mécènes. Leur message philosophique sous-jacent, un univers ordonné par la volonté divine, était en harmonie avec la vision du monde à l'époque.
L'intérêt croissant pour l'astronomie au xviiie siècle ravive celui des horloges astronomiques, moins pour leur message philosophique que pour leurs informations, plus précises que ce que peuvent produire les horloges à pendule.
Heure
La plupart des horloges astronomiques ont un cadran à 24 heures, numérotées de I à XII, puis à nouveau de I à XII. L'heure est indiquée par une sphère dorée ou une autre représentation du soleil, placée au bout d'une aiguille. Le midi local est généralement au sommet du cadran, minuit étant en bas. L'aiguille des minutes est rarement utilisée.
L'aiguille donne une indication approchée de l'azimut et de l'altitude du soleil. Pour l'azimuth, le sommet du cadran indique le Sud, les deux VI l'Est et l'Ouest ; pour l'altitude, le sommet est le zénith et les deux VI définissent l'horizon (ce design ne fonctionne que pour l'hémisphère nord). Cette interprétation n'est vraiment précise qu'aux équinoxes, toutefois.
Si XII n'est pas au sommet du cadran, ou si les nombres sont arabes plutôt que romains, l'heure peut être indiquée en heures italiques. Dans ce système, 1 heure se produit au coucher du soleil ; le décompte des heures se poursuit pendant la nuit et jusqu'à l'après-midi suivant, atteignant 24 une heure avant le coucher du soleil. Dans la photographie de l'horloge astronomique de Prague en introduction de cet article, l'heure indiquée par l'aiguille du soleil est proche de midi (XII en chiffres romains) ou de la 17e heure (heure italiques en chiffres arabes).
Calendrier et zodiaque
L'année est représentée par les douze signes du Zodiaque, placés soit dans un cercle concentrique au cadran horaire, soit dans un petit cercle excentré.
Si le cercle est excentré, il s'agit d'une projection de l'écliptique, le plan de l'orbite terrestre (ou le grand cercle de la trajectoire du soleil sur la sphère céleste), sur le cadran de l'horloge. À cause de l'inclinaison de l'axe de rotation de la terre sur son plan orbital, le cercle n'est pas centré et apparait déformé. Le point pour la projection stéréographique est le pôle Nord (sur un astrolabe, le pôle Sud est plus courant).
Le cadran écliptique effectue une révolution complète en 23 heures et 56 minutes (un jour sidéral) et se déphase graduellement avec l'aiguille horaire, dérivant lentement au cours d'une année.
La date est indiquée par l'intersection de l'aiguille horaire et du cadran écliptique : elle affiche le signe du zodiaque courant, la position du soleil le long de l'écliptique. Cette intersection se décale progressivement sur une année tandis que le soleil passe d'un signe à l'autre.
Dans la photographie de l'horloge astronomique de Prague en introduction de cet article, le disque solaire s'est récemment déplacé dans le Bélier après avoir quitté les Poissons. La date est donc fin mars ou début avril.
Si le cercle est centré, il tourne afin de s'aligner avec l'aiguille horaire ou possède une autre aiguille, effectuant une révolution par an, qui pointe vers le signe du zodiaque courant.
Au Moyen-Âge les grandes cités connaissent un engouement pour les horloges astronomiques. En France les plus anciennes sont installées à Strasbourg (1354) et Lyon (1379), en Europe on en trouve alors à Lund (1380, Suède) et Wells (1392, Grande-Bretagne). A cette époque l'horloge astronomique est l'un des moyens de montrer l'importance et la richesse d'une ville. On installe à grands frais ces constructions sur les murs des Hôtels de Ville ou des cathédrales, après avoir fait appel aux meilleurs artisans : horlogers bien sûr pour tout ce qui concerne les mécanismes munis de rouages, mais également peintres, sculpteurs et orfèvres pour la décoration. Prague n'échappe pas à cette "fièvre". Sa position en plein cœur de l'Europe Centrale lui vaut d'être depuis le dixième siècle un centre culturel, économique et religieux de premier ordre. Lorsque débute le quinzième siècle, Prague compte déjà 40.000 habitants, ce qui en fait la troisième ville d'Europe.
Sur le côté sud du beffroi qui se dresse fièrement contre l'Hôtel de ville, les notables confient la réalisation d'une première horloge à Nicolas de Kadau en 1410. Cet ouvrage sera remanié au fil du temps. A la fin du quinzième siècle l'horloge est reconstruite et perfectionnée par Jan Ruze ; une légende pragoise raconte que les notables de la ville firent crever les yeux à ce talentueux maître horloger de peur qu'il n'aille construire une horloge encore plus belle dans une autre ville d'Europe. On ajouta les figurines animées des apôtres au dix-septième siècle et le peintre Josef Manes réalisa de nouveaux disques calendaires au dix-neuvième siècle. Brûlée par les allemands dans leur fuite en 1945, l'horloge a fait l'objet de nouvelles restaurations depuis.
Deux cadrans pour marquer le temps qui passe
L'horloge se compose de deux grands disques. Le premier, situé en bas de l'horloge, est également le plus récent. Il s'agit d'un calendrier réalisé en 1886 par J. Manes qui permet de connaître le jour de l'année. Les dates sont inscrites sur l'extérieur du disque et défilent très lentement face à un stylet fixe. Au-dessus du calendrier se trouve le cadran astronomique, le plus ancien et le plus complexe. Il a été conçu en s'appuyant sur les conceptions cosmologiques en cours au quinzième siècle, qui placent alors la Terre au centre de l'Univers. Réalisé à la manière d'un astrolabe, il compte de très nombreuses fonctions qui permettent principalement de connaître les positions et les phases de la Lune et du Soleil, le signe astrologique zodiacal en cours et surtout l'heure. Cette dernière est indiquée selon la mesure du temps en vigueur dans la Bohème médiévale (des journées de 24 heures qui commençaient au lever du Soleil) mais le cadran fournit également l'heure locale en chiffres romains.La complexité des mécanismes nécessaires au bon fonctionnement des horloges astronomiques réalisées au Moyen-Âge laisse songeur. D'autres réalisations techniques extrêmement complexes les ont pourtant précédées. Le plus bel exemple concerne le calculateur d'Anticythère, qui, un siècle avant Jésus-Christ, fournissait la position du Soleil et de la Lune à l'aide de ses trente engrenages en bronze. Sur l'horloge astronomique de Prague, chaque nouvelle heure débute par le ballet des automates. Quatre figurines se mettent en mouvement de part et d'autre du cadran astronomique, accompagnées par le défilé des apôtres devant deux lucarnes qui s'ouvrent au-dessus du cadran.
Prague, une ville qui continue de montrer son attachement à l'astronomie, en étant à la pointe de la lutte contre la pollution lumineuse : depuis cinq ans son éclairage fait l'objet d'une réglementation rigoureuse.
Visite des lieux et explications. Le site peut être visité par le publique le jeudi vers 9 h 30 en montant les 90 marches d'escaliers.
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Par Edelvess le 2 Avril 2020 à 20:46
L’atmosphère de Vénus est corrosive, très toxique et il fait super chaud. La planète est parsemée de volcans en éruption, de grandes montagnes, d’innombrables cratères et de gigantesques lacs de lave. Les températures y sont si élevées qu’elles pourraient faire fondre du plomb immédiatement. Et la pression atmosphérique est telle que n’importe quel être vivant qui mettrait les pieds au sol serait écrasé. Mais une nouvelle théorie scientifique indique que Vénus était peut-être un endroit agréable, il y a des milliards d’années, avant que tout ne soit chamboulé. En fait, la planète ressemblait à la Terre à ses débuts...
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